Le syndrome du sauveur quand on est thérapeute
Quand on devient thérapeute, c’est un peu un acte de foi. C’est quelque chose que l’on ressent au plus profond de nous-même. On est souvent poussé par un désir fort d’aider les autres et d’apporter sa contribution au monde. Et c’est tout à fait louable.
Et généralement, à force de pratiquer et de se rendre compte de ce que notre pratique peut apporter aux autres, en bien-être et en résolution de problèmes, on se retrouve souvent guidé par un autre phénomène : Le syndrome du sauveur.
Le syndrome du sauveur, qu’est-ce que c’est ?
Certains disent que c’est un trouble psychologique. C’est sans doute le cas, mais personnellement, je trouve ça un peu fort. Evidemment, cela dépend du niveau auquel cela se joue.
On pourrait aussi dire que c’est un mode de fonctionnement qui pousserait à vouloir aider à tout prix les autres en se sacrifiant au passage.
Cela découlerait, de l’éducation, d’un sentiment de responsabilité pour les autres, d’une très grande empathie et d’un fort besoin de reconnaissance. Cela peut aussi nourrir un sentiment de puissance.
« Je peux faire, alors je fais. Je peux aider, alors j’aide »
Le « sauveur » ou « la sauveuse » est donc souvent attiré par des personnes à « problèmes », parfois dépressives, en souffrance ou avec des traumas. Il ou elle va ensuite décupler sa volonté, et dépenser son énergie pour essayer de réparer ce qui ne va pas chez les autres. Il croit savoir ce qui est bon pour l’autre, sans être assez à l’écoute de l’expression des besoins de ce dernier.
Cela se caractérise par le fait de vouloir résoudre les problèmes de tout le monde, dans n’importe quelle situation. Et cela part généralement d’une bonne intention, même si cela nourrit aussi l’ego du sauveur.
Pour moi ce n’est pas la notion de sacrifice qui est la plus forte. Ce qui est encore plus gênant, c’est que la personne qui souffre de ce syndrome du sauveur, veut aussi sauver les gens, contre leur propre volonté.
Dans la vie de tous les jours, la personne va avoir tendance à anticiper les besoins des autres ou de son partenaire. Va penser savoir ce qui est bon pour l’autre, prendre des décisions, et être dans le contrôle, dans le but de minimiser la souffrance de l’autre.
Et ça, quand on est thérapeute, peut poser un vrai problème.
La position à adopter quand on est thérapeute
Car oui, être thérapeute c’est être dans le soin, dans l’aide, dans l’entraide. Dans l’empathie bien sûr. Dans la générosité surtout. Et dans la bienveillance évidemment.
Mais quand on est thérapeute, on a aussi le devoir d’attendre que la demande d’aide vienne des autres. Alors, on peut proposer son aide, expliquer ce que l’on fait ou ce que l’on peut apporter. Parler de notre activité. Mais chacun est libre de vouloir faire un travail sur soi ou pas.
Notre rôle n’est pas de pousser les personnes à se faire soigner ou aider, mais d’être là pour les accompagner quand une personne est en demande.
Imaginez que vous preniez rendez-vous chez le dentiste pour une carie, et que le dentiste vous lime les dents sans que vous en ayez exprimé le souhait, parce qu’il trouve que ça serait plus joli sur vous !!
Chacun a son libre arbitre, alors, il est très important de réfléchir et d’identifier quand on a tendance à vouloir aider les autres, juste parce qu’on pense que ce serait bien pour eux.
Les demandes de soins pour les autres
De la même manière, certains vous enverront des gens, car ils sont eux-mêmes dans ce schéma.
On m’a déjà contacté pour faire une séance d’hypnose pour quelqu’un d’autre, pour son conjoint ou pour une amie, pour un proche.
Mais ma réponse est toujours la même, c’est la personne concernée qui doit faire la démarche de m’appeler et de prendre rendez-vous, de m’exposer son problème et son objectif.
Car on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé. Et on ne peut pas sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé.
Comme aurait dit Hippocrate « Avant de vouloir guérir quelqu’un, demandez-lui s’il est prêt à abandonner les choses qui le rendent malade.
Comment s’en sortir si on est dans ce rôle ?
En en prenant conscience d’abord. En reconnaissant que c’est un mode de fonctionnement ou un schéma que l’on répète. Comprendre ce que cela nous apporte de faire ça et pourquoi on le fait ?
Se poser la question de si on en fait trop par besoin de reconnaissance ou de se sentir compétent, ou encore puissant.
Retrouver un peu d’humilité et décider de rester à sa place.
Rendre à chacun la responsabilité de ce qu’il vit et comprendre que notre rôle se limite à proposer notre aide et de ne la donner que lorsque la personne en exprime un besoin clair.
Demander l’autorisation
Demander l’autorisation est pour moi, une des clefs. Il y a des pratiques comme pour l’ouverture des « Archives Akashiques », où il faut le consentement écrit de la personne afin d’effectuer une séance.
Mais quand on fait des soins énergétiques par exemple, il est primordial, même si on est convaincu que cela ferait du bien à la personne, de lui demander en amont si elle est d’accord pour recevoir un soin. Même s’il est fait gratuitement.
Pour résumer, quand on est thérapeute, on est là pour aider les gens à aller mieux ou pour les aider à résoudre un problème, leur donner de l’information, éventuellement pour les guider.
Mais on est là pour aider, pas pour faire à leur place.
Réf: Autre article https://www.penserchanger.com/le-triangle-de-karpman-un-drame-a-trois/
Je suis Gaëlle Gris Coach et hypnothérapeute. J’aide les gens qui souhaitent se reconvertir à se créer une vie en adéquation avec leurs envies.
Plus d’infos sur mon site https://www.gaellegris.com ou sur ma page A Propos